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La génération Z : un atout clé à l’heure de la révolution du monde du travail

À peine plus âgée que l’iPhone, la génération Z a la technologie dans le sang. Cette connaissance intuitive et presque innée des plus puissants outils numériques peut la mener loin, elle en a bien conscience.

Nés entre 1997 et le début des années 2010, les membres de la génération Z sont très au fait de l’économie de la création. Ils savent créer des entreprises depuis leur smartphone et tracer leur chemin vers la réussite. Et ce n’est que le début ! 

Anne Gherini est responsable marketing et de partenariats, auteure, conférencière, et spécialiste dans un domaine bien précis : la motivation et le mentorat des générations Y et Z.
Anne Gherini a plus d’une corde à son arc. Responsable marketing et de partenariats, auteure et conférencière, elle est spécialiste dans un domaine bien précis : la motivation et le mentorat des générations Y et Z.

Étant sans cesse à la recherche de nouvelles opportunités pour les startups avec lesquelles je travaille, j’ai remarqué un très grand potentiel chez les membres de la génération Z, notamment vis-à-vis de leur esprit d’initiative et leur vécu. Mais si les historiens ont une bonne raison de voir en eux de meilleurs entrepreneurs potentiels, cette génération a aussi ses propres défis à surmonter.

En collaboration avec Asana, j’ai récemment pu analyser sur quoi les différentes générations fondent leur réussite et, à l’inverse, les difficultés auxquelles elles sont confrontées au travail. Ces réflexions ont donné naissance à un rapport intitulé « L’Anatomie du travail – rapport spécial : le leadership face aux besoins de la génération Z ». Ce dernier contient une foule de statistiques inédites sur les solutions applicables par les managers afin d’aider cette nouvelle génération à s’épanouir au sein de leur environnement professionnel.

Les attentes de la génération Z envers ses employeurs

Naturellement animés d’un fort esprit d’initiative, les membres de la génération Z sont nombreux à aspirer à la création de leur propre entreprise dans un avenir plus ou moins proche. Aujourd’hui intégrés au service commercial d’une grande entreprise, ils s’imaginent sans problème PDG d’ici cinq ans. Sans être forcément plus ambitieux que d’autres générations avant eux, ils sont cependant les premiers à avoir accès aussi facilement à la technologie et ses outils. Entre smartphones, ordinateurs portables, formations en ligne et influenceurs TikTok aux mille conseils pour améliorer sa productivité, ils n’ont que l’embarras du choix.

La pandémie de Covid-19 et ses répercussions leur aura au moins permis de comprendre qu’il était possible de changer les choses et de redéfinir le concept de « travail ». Ce changement générationnel les encourage ainsi à faire évoluer leur environnement de travail et à créer leur propre entreprise.

Mais que les entrepreneurs en herbe se méfient. La route est longue avant de devenir son propre patron, et sur ces esprits bricoleurs, créatifs et toujours en quête de moyens pour gagner en performance, la menace du burnout plane. Quiconque aura eu l’habitude de développer ses projets de son côté pendant une bonne partie de sa vie pourra avoir du mal à accepter sans sourciller les petits correctifs attribués par son responsable.

« Sans pour autant révolutionner complètement leurs activités pour une simple génération, les dirigeants doivent comprendre les besoins et expériences de cette dernière s’ils veulent aider l’entreprise à poursuivre son évolution. »

La génération Z est par ailleurs davantage confrontée aux risques de burnout que les autres. Selon l’Anatomie du travail 2022, une étude publiée par Asana, 84 % des membres de la génération Z en ont déjà été victimes au cours de l’année écoulée, contre 63 % pour l’ensemble des travailleurs. Les individus interrogés issus de la génération Z ont également indiqué qu’il était plus difficile pour eux de déconnecter en fin de journée, et ce, de manière disproportionnée par rapport aux générations précédentes. 40 % d’entre eux sont même convaincus que le burnout est inhérent à la réussite et donc inéluctable.

Et ce n’est pas tout ! La menace du syndrome de l’imposteur pèse elle aussi sur cette génération (ainsi que sur la génération Y). D’après notre dernier rapport sur les employés de la génération Z, 78 % d’entre eux déclarent avoir souffert du syndrome de l’imposteur au cours de l’année écoulée, contre 49 % en moyenne. Les chefs d’entreprise doivent donc absolument prendre ce problème au sérieux et y remédier rapidement s’ils souhaitent voir un jour leurs employés s’épanouir dans un environnement hybride.

Favoriser la réussite et l’implication de la génération Z

Outre les tâches de base qui concernent tous les jeunes professionnels, les employeurs doivent s’efforcer de proposer des opportunités créatives aux employés de la génération Z. Dans cette optique, j’ai organisé des hackathons plusieurs fois par an afin de leur offrir une certaine autonomie et liberté créative. Et dans un tout autre genre, je trouve aussi les OKR très efficaces lorsqu’il s’agit d’indiquer les objectifs et résultats clés à atteindre au cours d’un trimestre. Ils aident les employés, notamment les plus jeunes, à relier leurs propres objectifs et progrès à ceux de l’entreprise tout entière, leur permettant ainsi de mieux comprendre en quoi leurs contributions participent à la réussite de tous.

« Il faut commencer à élaborer des processus adaptés au nouveau monde dans lequel nous vivons, cela ne fait aucun doute. »

Selon notre rapport spécial sur les employés de la génération Z, seuls 55 % d’entre eux comprennent en quoi leurs tâches contribuent à la réalisation d’objectifs plus larges, contre 70 % toutes générations confondues. De plus, seulement 69 % identifient la valeur ajoutée de leur travail, contre une moyenne de 77 %. Les managers ont donc tout intérêt à communiquer plus clairement et à guider plus efficacement la réussite de leurs jeunes employés.

Je pense aussi que les responsables de jeunes équipes devraient s’investir davantage pour aider la génération Z à gérer l’afflux de notifications et la technologie en général. Pour inclure ces habitudes dans la culture d’entreprise, pourquoi ne pas expliquer l’intérêt de désactiver les notifications ou en définir la fréquence lors du processus d’intégration ? En tant que manager, vous devez mettre en pratique vos propres conseils en priorité et montrer l’exemple à votre équipe. Croyez-moi, il n’y a rien de plus efficace !

Pourquoi adapter son entreprise à la génération Z ?

La génération Z a passé la majeure partie de sa vie active à lutter contre la pandémie de Covid-19, laquelle a tout bouleversé sur son passage, y compris nos croyances sur le monde du travail. Si les événements ont été perturbants à bien des égards, nous pouvons aujourd’hui lui prêter une oreille attentive afin d’entrer dans l’ère de la résilience, de l’agilité et de la modernité.

La génération Z devra façonner ce nouveau monde pour elle-même, mais aussi pour tous les autres.

Consulter l’« Anatomie du travail – rapport spécial : le leadership face aux besoins de la génération Z »

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Anne Gherini est responsable marketing et de partenariats, auteure, conférencière, et spécialiste dans un domaine bien précis : la motivation et le mentorat des générations Y et Z. Après plusieurs années dans l’industrie du divertissement, à négocier des partenariats chez Paramount Pictures et Sony PlayStation, elle s’est ensuite occupée du marketing et des partenariats de plusieurs startups soutenues par des investisseurs en capital-risque, domaine dans lequel elle évolue désormais.

Lisez cet article en anglais ou allemand.

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